“Studio Everywhere” Solo Show à la Galerie Anne-Laure Buffard, Paris / Octobre - Décembre 2025

“ Colette Barbier : Studio Everywhere  le  titre que tu as choisi pour ton exposition est explicite. Quel est ton rapport à l’atelier ?  

Pauline-Rose Dumas : Tout part de là : l’atelier. C’est un lieu concret, un espace où je manipule la matière, mais aussi un état d’esprit, une façon d’être au monde. Le titre Studio Everywhere évoque une forme de déplacement de l’atelier : il n’est plus nécessairement lié à un lieu fixe, mais s’opère en mouvement, dans la mobilité, avec des idées et des réseaux nomades. Pour moi, l’atelier est partout : c’est une méthodologie qui peut se déployer dans la nature, sur un ordinateur, dans une résidence, dans les rêves, sur un smartphone… Studio Everywhere exprime cette liberté de déplacer son espace de travail et de le reconstruire ailleurs. 

(…)

CB : La galerie Anne-Laure Buffard est scindée en deux adresses très proches. Et d’imaginer comment les visiteurs vont aller de l’un à l’autre. Comment as-tu pensé ces espaces distincts ?

PRD : L’exposition est construite comme une traversée. Chaque salle propose un univers autonome, lié à une série précise, mais l’ensemble forme une conti- nuité. Certaines pièces prolongent des recherches antérieures, tandis que d’autres ont été créées spé- cialement, dans des dimensions nouvelles. J’aime tra- vailler les circulations, créer des points de tension en- tre les œuvres et des zones de respiration. L’espace du 13 rue Chapon est très dense, saturé de matière et de couleur, conçu comme une installation qui donne des indices sur mon processus et les différentes séries de sculptures, tissus et dessins sur lesquels je travaille. Des pages de carnets de croquis y sont d’ailleurs imprimées en très grand. Pour les espaces du 6 rue Chapon : au rez-de-chaussée, j’y présente des sculp- tures liées à l’extérieur, à la nature, avec des tissus re- prenant des photos d’empreintes, d’eau, de sable. Pour finir, à l’étage, c’est la pièce des archives, un espace intime et feutré, comme d’habitude fermé à clef, avec des dessins de pièces précédemment réalisées et une installation de sculptures dans les tons blancs.

- Extrait de l’entretien réalisé avec Colette Barbier, édité dans un livret publié par la Galerie Anne-Laure Buffard